les miracles de la ville
La sirène de l’ambulance arrive, loin, là-bas. D’habitude, les piétons bondissent dès que les voitures sont arrêtées. Cette fois, même le feu est vert, mais ils attendent encore. L’ambulance traverse, et le flot de piétons se rabat derrière elle, tels les eaux de la mer rouge écartées par Moïse qui reprennent leurs droits.
Deux voitures arrivent, traversons entre les deux, engageons-nous en n’attendant même pas que la première soit passée pour passer tout de suite derrière elle.
Marcher, toujours marcher, sans voir autre chose que la ville. Une rue, qui ressemble à une autre rue, qui ressemble à une autre rue. Les magasins, les restaurants et les immeubles se succèdent. Savoir approximativement dans quelle direction aller, parvenir à un lieu connu. Rentrer, fourbue, les cheveux parfumés à la fumée de cigarette et de pots d’échappements.