déprime, déprime...

Je déprime. Je déprime grave, comme on dit. Et je ne fais pas vraiment ce qu'il faut pour que ça cesse.

Je me pose pleins de questions auxquelles j'ai des réponses qui ne me satisfont pas. Je me mets à douter en ces choses qui étaient toujours restées inébranlables auparavant, même dans les moments d'énorme déprime.

Une raison de cette déprime parmi d'autres...

Il me suffirait d'une semaine en bossant dur pour terminer le premier tome de la trilogie que je suis en train d'écrire. Allez, disons même deux semaines, en bossant un peu moins dur. Au lieu de ça... ça doit faire un mois que je n'y touche plus. Ah, si, pardon, j'ai écrit la dernière page. Mais il manque toutes celles d'avant, une bonne trentaine. C'est bête à dire, mais je crois bien que j'ai peur de terminer ce livre. ça sera la première fois que j'arriverais au bout d'une chose que je ne compte pas laisser dormir au fond de mon placard. Alors, voilà, c'est stupide, et je ne pensais même pas qu'une telle chose pouvait m'arriver, à moi, et pourtant, c'est bien le cas, ça m'effraie.

Alors... je regarde des DVD à longueur de journée ; ces derniers jours c'était même un seul DVD que je me passais en boucle. Et je n'aime pas ça, parce que je sais que ce n'est pas bon du tout ni pour ma santé ni pour mon moral. Parfois je me dis : "Allez, je vais faire autre chose !", et puis bien vite je recommence, comme si j'essayais de me démolir jusqu'à ce que tout le monde puisse voir que ça ne va pas.

Tout le monde... mais quel tout le monde ? Mes parents ? Oui, eux qui m'aiment et me chérissent... mais là, je n'ai plus 5 ans, et un bisou de maman, ça fait sourire mais ça ne fait plus s'envoler tous les tracas... Tout le monde... les inconnus ? Non, ceux qui sont vraiment encore des inconnus, je ne suis pas partante pour en faire des connaissances dans ces moments-là... Tout le monde... les amis ? Et même, pourquoi pas, s'il y en a un, un éventuel amoureux...? Ah... Oui. ça pourrait bien être quelque chose de cet ordre-là.

Mais quoi ? Mais quand je suis avec du monde, et qui plus est avec des amis, ça va. Oui, ça va ! C'est quand ils ne sont plus là que ça ne va plus. Et s'ils reviennent... Eh bien ça va de nouveau, et bien trop rapidement pour avoir le temps de leur étaler tout ce qui fait qu'on a le cœur gros. On lâche deux petites raisons, parfois bidons, pour les larmes qui coulaient sur nos joues et notre sourire effacé, et puis ça va déjà mieux... ça ira mieux pendant quelques heures, et puis ça recommencera. Et on pleurera, tout seul. Peut-être finira-t-on par être surpris par un ami qui voudra nous consoler. Et ça recommencera, encore une fois. On ne lui dira pas tout ce qu'on a sur le cœur, et ça ira mieux pour quelques heures... un pas en avant, et cinq pas en arrière.