le grand retour du syndrome de la moche
Et oui, ça faisait longtemps... Mais le revoilà... le "je suis moche". Ce qui est sûr, c'est que je suis au mieux vraiment quelconque. Au pire, carrément moche.
J'ai une tête en forme d'oeuf, d'un oeuf sans petit côté, ou dont le petit côté serait... en haut Car en bas : double-menton. Mes yeux sont trop petits par rapport au reste. Mais, c'est vrai, leur couleur est sympa, tantôt bleu-gris, tantôt vert, selon la lumière. Quant au kilos... Quelques uns en trop, évidemment. Mais s'il n'y avait que cela, je pourrais jouer les Vénus.
Alors... j'écrivais des poèmes pleins d'amour, et je me suis demandée si, vraiment, objectivement, je me voyais blottie dans ses bras, si je pouvais imaginer être serrée contre lui au milieu d'autres personnes. Et... non. L'impression qu'il serait ridicule avec ma main dans la sienne.
L'impression. Le mot est lâché. Car je le sais ; ce n'est rien d'autre. Une impression. En vérité, les "autres", pour la plupart, se fichent totalement de l'air que moi ou quelqu'un d'autre pourrait avoir.
La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. C'est tellement vrai. Tellement vrai. Malheureusement... il existe des miroirs.
Je n'écris pas tout cela pour lire des commentaires qui disent "Mais si voyons, tu es jolie !". Et, à vrai dire, soyons honnête, encore moins pour lire des "C'est vrai, tu es très moche !"... Forcément.
Mais le "mais si tu es jolie" est en fait assez assassin. C'est une chose dite avec complaisance, une complaisance coupable. On dira la même chose quelle que soit la personne en train de pleurer sur son reflet dans la glace. Jamais "Oui, c'est vrai, tu es laide comme un pou !", et après tout... oui, heureusement qu'on ne le dira pas. Heureusement...
Allez... le temps d'écrire tout cela... et, déjà, je ne suis plus sûre de toutes ces choses. La thérapie par l'écriture... Bonjour, sourire timide qui se dessine doucement sur mon visage...